Quels sont les facteurs de croissance économique ?
La croissance dépend de la mobilisation et de l'efficacité avec laquelle sont combinés les facteurs de production : travail et capital (bâtiments, machines, matériels…). Il existe généralement plusieurs combinaisons possibles du travail et du capital :
- Croissance extensive : la croissance provient d'une utilisation d'une plus grande quantité de facteurs de production (capital et travail).
- Croissance intensive : la croissance résulte d'une hausse de la productivité de ces facteurs. Elle correspond à une utilisation plus efficace des facteurs de production.
Quel est le rôle du travail dans la croissance économique ?
La contribution et l'efficacité du facteur travail dépendent de sa quantité et de sa qualité.
- La quantité de travail disponible dépend du volume de la population active et de la durée du travail. La population active est constituée par l’ensemble des individus exerçant ou déclarant chercher à exercer une activité rémunérée. Elle dépend des variables démographiques (taux de natalité, pyramide des âges…). Son accroissement dépend également de facteurs culturels (ex: taux d'activité féminin..). La durée du travail a considérablement diminué au cours du XXe siècle, du fait des évolutions juridiques, sociales et économiques.
- La qualité du travail dépend du niveau de qualification des travailleurs et de la productivité du travail. Le niveau de qualification, la formation et l'allongement de la durée des études contribuent à améliorer la qualité du travail. La productivité du travail est le rapport entre les quantités produites et la quantité de travail utilisée.
Quel est le rôle du capital dans la croissance économique ?
Le capital se définit comme un bien produit dans le passé et qui sert à produire d'autres biens dans le futur. On distingue :
- Le capital technique ou physique désigne l'ensemble des moyens de production utilisés pour produire des biens et des services. Il comprend le capital fixe (brevets, immeubles, machines…) et le capital circulant (stock de matières, de produits finis…).
- Le capital financier désigne la valeur des capitaux propres d'une entreprise. Il permet de financer en partie le capital technique.
Le taux de croissance du PIB résulte de l'accroissement quantitatif et qualitatif du facteur capital.
- L'accroissement de la quantité du capital provient de l'investissement matériel (biens durables) et immatériel (recherche, formation…) destiné à augmenter les capacités de production. Il résulte de la mobilisation de l'épargne intérieure et des capitaux venant de l'étranger (IDE entrants).
- La qualité du capital est mesurée par la productivité du capital, c'est-à-dire par le rapport entre la valeur ajoutée et le stock de capital fixe.
En permettant à chaque travailleur d’être plus efficace, plus productif, plus performant, l’accumulation de capital a un impact fondamental sur la croissance économique.
Quel est le rôle du progrès technique dans la croissance économique ?
Lorsque l'on additionne le taux de croissance du travail et celui du capital, on n'explique qu'une partie du taux de croissance, le résidu est appelé progrès technique.
Selon Joseph Schumpeter (1883-1950), le progrès technique provient des innovations mises en œuvre par les entrepreneurs et qui se traduisent par :
- La mise au point de produits nouveaux
- La mise en œuvre de nouveaux procédés de fabrication
- La mise en place de nouvelles méthodes d'organisation
- Le développement de nouveaux marchés
A la suite des innovations majeures, un certain nombre d'entreprises disparaissent au profit de celles qui ont innové et un certain nombre de secteurs entrent en expansion tandis que d'autres secteurs connaissent le déclin : c'est le phénomène de "destruction créatrice". Les périodes de croissance s'expliquent par l'apparition cyclique de grappes d'innovations (machine à vapeur, chemins de fer, automobile, ordinateur..).
Dans les années 1980, les nouvelles théories de la croissance considèrent le progrès technique comme le résultat de quatre types d'investissements :
- L'investissement en capital physique qui accroît la productivité des autres firmes par un effet d'apprentissage (Romer, 1986)
- L'investissement en recherche et développement qui accroît le stock de connaissances et permet des innovations cumulatives (Romer, 1987)
- L'investissement en capital humain : en donnant la priorité à l'éducation, la formation, la santé, on améliore la qualité du travail (Lucas 1988)
- L'investissement en infrastructures qui améliore le rendement de l'investissement privé en capital physique (Barro 1990)
Ces quatre types d'investissements sont identifiés comme des facteurs de croissance endogènes sur lesquels on peut agir. Ils créent des externalités positives qui ne peuvent être prises totalement en charge par le secteur privé. C'est pourquoi, l'intervention de l'Etat en faveur de ces activités est nécessaire à différents niveaux :
- La création d'un environnement économique et institutionnel favorable à l'investissement
- La prise en charge directe des investissements en infrastructures publiques
- La mise en place d'incitations économiques et financières pour stimuler la formation, la recherche et l'innovation.