L’ouverture des économies

Qu'est-ce que l'ouverture d'une économie ?

L'ouverture d'une économie se traduit par une forte progression de ses échanges avec l'étranger et son interdépendance avec le reste du monde. Le degré d'ouverture d'une économie est mesuré par le rapport de la valeur des échanges extérieurs au PIB.

Tous les pays ne sont pas ouverts sur l'extérieur de manière égale. Généralement, les pays dont le marché intérieur est développé (États-Unis, Japon) ont un degré d'ouverture peu élevé. A l'inverse, certains pays comme la Chine sont très ouverts sur l'extérieur, son industrie produit surtout pour l'exportation.

Tous les secteurs d'une économie ne sont pas ouverts au même degré sur le reste du monde. Dans chaque pays, il existe des secteurs abrités et des secteurs exposés à la concurrence mondiale.

Quels sont les principaux courants d’échange ? 

Après la Seconde Guerre mondiale, l'essor des échanges est sans précédent. Les biens représentent 80% des transactions courantes contre 20% pour les services.

Le commerce mondial est principalement intrabranche (échange de produits similaires) et intrazone (plus de 50% du commerce mondial s’effectue à l’intérieur des zones économiques).

Les pays développés à économie de marché (P.D.E.M.) assurent 70 % du commerce mondial. On assiste cependant aujourd'hui à une mondialisation des économies, phénomène qui renforce l'interdépendance des pays.

Quels sont les points forts des échanges extérieurs de la France ?

Au niveau géographique, les parts de marché de la France en Asie et en Amérique latine sont très insuffisantes. En revanche, ses parts de marché sont nettement plus élevées en Europe et en Afrique.

Les secteurs les plus performants à l'exportation sont : l'aéronautique, l'industrie pharmaceutique, le secteur agroalimentaire, l'industrie automobile et le tourisme. Les grands groupes industriels français réalisent d'assez bonnes performances à l'exportation (Airbus industrie – PSA – Renault).

Quels sont les points faibles des échanges extérieurs de la France ?

Trois points faibles du commerce extérieur français : la spécialisation de la France n'est pas très poussée dans le domaine des services et des nouvelles technologies, les PME ne sont pas suffisamment présentes sur les marchés extérieurs et une grande dépendance énergétique de la France.

Quels sont les instruments de mesure des échanges ?

Trois instruments sont utilisés pour mesurer les échanges extérieurs : le degré d'ouverture, le degré de couverture et le compte des transactions courantes.

Le degré d'ouverture d'une économie : ce taux mesure le taux de participation d'un pays au commerce international de biens et de services. En France, il est passé de 11 % en 1960 à 25 % aujourd'hui.

Degré d'ouverture = [(Importations + Exportations)/2] / PIB x 100

Le taux de couverture : ce taux permet de comparer, pour une économie ou un secteur, les exportations avec les importations. Un taux de couverture de 100 % signifie qu'un pays exporte autant qu'il importe.

Taux de couverture = (Valeur des exportations / valeur des importations) x 100

Le compte des transactions courantes : c’est un document qui constate les échanges de biens et services entre un pays et le reste du monde. Il se décompose en 4 postes :

  • Les opérations sur biens : ce sous-compte permet de dresser la balance commerciale et son solde.

Solde commercial = Exportations de marchandises – Importations de marchandises

  • Les opérations sur services : tourisme, transports, services bancaires, assurance etc..
  • Les revenus : ce sous-compte retrace les revenus des facteurs de production implantés à l'étranger. Exemples : dividendes, intérêts perçus de placements à l’étranger, salaires etc..
  • Les transferts courants : correspondent à des transferts de fonds sans contrepartie. Exemples : contribution au budget européen, dons accordés à d'autres États…

Le solde du compte des transactions courantes appelé balance des transactions courantes est la différence entre les exportations et les importations.

  • Si le solde est positif, cela signifie que le pays a une capacité de financement. Il peut placer son épargne à l’étranger ou bien augmenter ses réserves de change.
  • Si le solde est négatif, cela traduit un besoin de financement du pays. Celui-ci doit emprunter à l’étranger ou puiser dans ses réserves de change.

Qu'est-ce que le taux de change ?

Les échanges internationaux de biens, services et capitaux nécessitent des échanges de monnaies entre elles. Le change consiste à convertir une monnaie en une autre, appelée « devise ».

Le taux de change est le prix d'une monnaie exprimé par rapport à une autre. Ce prix est déterminé par les lois du marché c’est à dire l’offre et la demande sur le marché des changes.

Le marché des changes est un marché interbancaire qui fonctionne 24 heures sur 24. Il s'agit d'un réseau mondial reliant par télécommunications toutes les banques et tous les intermédiaires financiers.

Un taux de change en euro est la quantité d’une devise étrangère nécessaire à l’obtention d’un euro. A tout instant, il y a plusieurs taux de change : € versus $, € versus Yen, € versus £….

La demande d'euros est constituée par tous ceux qui désirent acheter de l’euro (changer une devise en euros) dans le but : d’acheter des biens et services dans la zone euro, d’épargner dans les banques de l’Euroland ou de spéculer sur l’euro avec l’espoir que celui-ci s’appréciera dans le futur.

L'offre d'euros est constituée par tous ceux qui désirent vendre de l’€ pour acquérir des devises dans le but d’acheter des produits étrangers, voyager à l’étranger, d’épargner dans des institutions financières à l’étranger ou de spéculer sur la devise étrangère dans l’espoir que celle-ci s’apprécie.

Quelle est l'influence du taux de change sur l'activité économique ?

Le taux de change influence la production, la consommation, la compétitivité d'un pays ainsi que  son commerce extérieur.

Le taux de change influence les décisions de production : les évolutions des cours du change peuvent amener les entreprises à délocaliser ou importer plutôt que produire.

Le taux de change influence la décision du consommateur : celle-ci dépend de l'élasticité de la demande par rapport au prix. La loi de la demande stipule qu'une diminution du prix d'un bien génère une augmentation de la quantité demandée. L'élasticité-prix de la demande mesure la taille de la variation de la quantité en réponse à un changement de prix.

Élasticité-prix de la demande = Variation de la quantité demandée (en %) / Variation du prix (en %)

Si la quantité demandée varie substantiellement, on dit que la demande est élastique. Si, au contraire, la demande est peu sensible aux variations des prix, on dit que la demande est inélastique ou rigide. L'appréciation du taux de change a un impact plus important sur la décision d'achat du consommateur dans le cas d'un bien élastique.

Le taux de change influence la compétitivité d'un pays. La compétitivité d'un pays est sa capacité à produire des biens et services plus appréciés que ceux produits par ses rivaux étrangers.

La compétitivité se décompose en compétitivité – prix et compétitivité structurelle ou compétitivité hors prix.

Les variations du taux de change affectent la compétitivité – prix d’un pays du fait de la modification de sa parité avec les autres devises.

La compétitivité hors prix met le commerce extérieur à l’abri des fluctuations des changes en basant ses exportations sur la qualité plutôt que sur le prix.

Le taux de change a un impact sur la performance du commerce extérieur. Appréciation et dépréciation de la monnaie nationale engendrent des conséquences importantes.

Conséquences d'une appréciation de la monnaie nationale :

  • Perte de compétitivité des exportations : les prix des biens et services exportés augmentent, les quantités exportées diminuent.
  • Importations bon marché : les prix des biens et services importés diminuent, les quantités importées augmentent

Conséquences d'une dépréciation de la monnaie nationale :

  • Gain de compétitivité des exportations : les prix des produits et services exportés diminuent, les quantités exportées augmentent.
  • Importations coûteuses : les prix des biens et services importés augmentent, les quantités importées diminuent.