Quelles sont les principales formes structurelles classiques d'entreprise ?
La structure permet l'organisation des activités de l'entreprise. Différents types de structure sont possibles.
- La structure hiérarchique : décrite par Henri FAYOL, la structure hiérarchique repose sur l'unicité de commandement (un subordonné ne doit avoir qu'un seul chef). Cette structure a la forme d’une pyramide. C'est une organisation simple et efficace jusqu'à une certaine taille. Elle peut devenir une structure bureaucratique où l’initiative des subordonnés est trop limitée.
- La structure fonctionnelle : décrite par F. TAYLOR, la structure fonctionnelle repose sur la compétence des membres de l'entreprise. L'entreprise est découpée en grandes fonctions confiées à des spécialistes. La direction générale assure la coordination. Dans cette structure, un salarié a plusieurs chefs. Elle convient aux entreprises monoproductrices, peu complexes et de petite taille.
- La structure divisionnelle : l’entreprise est structurée par regroupement des tâches (par produit, type de client, région…). C'est le cas des entreprises à production diversifiée et complexe. Chaque division est centre de profit autonome et responsable de ses résultats.
- La structure matricielle : c’est la combinaison d'une structure fonctionnelle et d'une structure par produit. Elle convient à un travail par projet (exemple : la NASA) ou aux entreprises qui évoluent dans un environnement très changeant.
Qu'est-ce qu'une structure informelle ?
Parallèlement à la structure formelle, la structure informelle correspond à la manière dont les membres du personnel gèrent effectivement leurs relations.
La structure informelle réunit des personnes sur des critères différents de ceux de la structure formelle comme la formation d'origine, l'origine régionale, l'appartenance à un même pays… Elle permet des échanges d'informations directs et spontanés entre salariés.
Elle peut être à l'origine de dysfonctionnements importants (ex : s'opposer à l'application d'une décision, lancer des rumeurs, propager des informations erronées…).
Quelles sont les configurations structurelles proposées par Henry Mintzberg ?
La typologie classique des formes structurelles présente des inconvénients, car elle ne rend pas compte de la grande diversité des structures. L'approche par configurations structurelles proposée par Mintzberg tente de pallier cette lacune. Mintzberg a identifié six éléments de base d'une configuration structurelle :
- Le centre opérationnel : regroupe ceux qui effectuent le travail de production des biens ou de services.
- Le sommet stratégique : c'est l'équipe dirigeante qui définit les objectifs stratégiques et supervise l'ensemble des activités.
- La ligne hiérarchique : regroupe l'ensemble de ceux qui assurent l'encadrement du centre opérationnel ainsi que la liaison entre celui-ci et le sommet stratégique.
- La technostructure : ce sont les spécialistes qui organisent, conçoivent les procédés de travail et qui ont pour mission de rendre plus efficace le travail des autres.
- Le support logistique : c'est l'ensemble des services assurant des prestations internes non directement liées à l'activité de l'entreprise (Ex: cafétéria, conseil juridique,..)
- L'idéologie : c'est l'ensemble des croyances et des valeurs qui influencent les actions des membres de l'organisation.
Ces six éléments sont reliés entre eux par des réseaux de communication et de coordination permettant d'échanger des informations.
A partir de ces éléments de base, Mintzberg a défini sept configurations structurelles avec chacune ses caractéristiques propres.
- L'organisation entrepreneuriale : possède une structure simple avec une ligne hiérarchique peu développée. Elle se compose essentiellement d'un centre opérationnel et du chef d'entreprise qui coordonne le travail (ordres et instructions) et contrôle les activités par supervision directe. Exemple : entreprise petite ou nouvelle.
- L'organisation mécaniste : c'est une structure de type bureaucratique, centralisée. La division du travail est forte avec une standardisation poussée des procédés de travail. Les fonctions de support et la technostructure jouent un rôle important. La ligne hiérarchique est hautement développée. Exemple : grande entreprise.
- L'organisation divisionnalisée : cette structure se caractérise par un centre opérationnel composé de divisions spécialisées et autonomes. Le pouvoir est délégué du sommet stratégique aux responsables de divisions. Le sommet stratégique spécifie et contrôle les résultats que chaque division doit atteindre. Exemple : grande entreprise très diversifiée.
- L'organisation professionnelle : c'est une structure décentralisée qui repose sur des opérateurs "professionnels". Le centre opérationnel est composé de divisions spécialisées, autonomes dans la conduite de leurs activités. Le mode de coordination est la standardisation des qualifications. La technostructure et la ligne hiérarchique jouent un rôle limité. Exemple : cabinets d'expertise comptable, sociétés de conseil.
- L'organisation innovatrice (ou adhocratie) : regroupe des experts spécialisés dans des métiers distincts qui collaborent par ajustement mutuel. Le travail s'effectue au sein d'équipes pluridisciplinaires dans lesquelles se mêlent des spécialistes de support logistique, des opérateurs et des managers. Cette structure conçue pour la réalisation de projets innovateurs, est appelée aussi "adhocratie", du latin "ad hoc" qui signifie "adapté à", "conçu pour". Exemple : structure par projet, centre de recherche, agence de publicité.
- L'organisation missionnaire : dans ce type d’organisation, l'idéologie joue un rôle très important. Elle mobilise les membres de l'entreprise et standardise leur comportement. Les unités sont décentralisées mais soumises à de puissants contrôles par les normes et la culture.
- L'organisation politique : toute organisation est le cadre d'enjeux de pouvoir où les individus et les groupes cherchent à faire valoir leurs intérêts particuliers. La dimension politique peut être assez puissante pour créer sa propre configuration. La coordination s'effectue par les jeux de pouvoir informels entre individus et/ou groupes.
Masahiko Aoki (1938)
Aoki a cherché à mettre en évidence les différences entre une forme d'entreprise de type A (américaine) et une autre forme appelée J (japonaise).
- Entreprise A : spécialisation des tâches en fonction de standards préétablis. Coordination par la hiérarchie. Séparation entre les tâches d'exécution et de conception.
- Entreprise J : division du travail souple et flexible. Coordination selon un principe non hiérarchique. Rotation des tâches
L'entreprise A, imprégnée de taylorisme, est jugée moins efficiente que l'entreprise J.
Henry Mintzberg (1939)
Mintzberg a réalisé une synthèse des théories d'organisation dont il ressort les deux aspects étudiés : les six éléments de base de la structure et les sept configurations structurelles.